La Couleur de la Mort lui va si bien

Même si on ne veut pas y penser
Elle est l’entité la plus mal aimée
Avant il n’est pas encore temps,
Après il est trop tard, et pendant,
A quoi ressemble nos derniers instants
A rien ou a un tunnel blanc ?
C’est l’heure du grand passage
Promis a tous, même aux grands sages

La science nous en apprend
Sur son funeste déroulement
Surprenez la mort à la tâche
Elle qui poursuit son œuvre sans relâchE
Découvrez son vrai visage
Dénuée de sombres présages
Car la regarder en vis a vis.
C’est aussi comprendre la vie

D’abord le rythme ralentit
Le cœur arrête de se battre et puis
Le sang rouge stoppe sa propagation
Chute alors la pression  
Sans oxygène, il noircit
Et la peau rose ou mat vire au gris
Les premiers signes d’ecchymoses
C’est qu’arrive la nécrose

C’est d’en haut que la mort abat sa faux
Un cœur se remplace, pas le cerveau
Les neurones retiennent leur souffle
Par asphyxie ils s’étouffent, 
Ouvrez grand vos yeux maintenant,
Bientôt l’heure du commencement
Quand jaillit le flash de lumière
Vous êtes conviés à l’avant-première

Une fabuleuse explosion
Une vague, une irradiation
De chaleur qui se propage
Tel l’incendie fait des ravages
Intoxicant tout le milieu
La mort se déploie peu à peu
Plus de retour en arrière
On a franchi la barrière

Les organes sont encore en vie
Or la mort est contagieuse
Bien camouflée, la faucheuse
Mais la mort n’est pas terne,
Elle ne fane pas les couleurs
Les rayons UV la révèlent
C’est une onde bleue qui déferle
Et rien sur son chemin ne l’arrête.

L’image est poétique
Mais ne vous y trompez pas
Elle est a sens unique 
Et derrière ses pas
Elle ne laisse qu’un organisme éteint
Dans un dernier trépas
Ou sonnera le mot fin
Ou bien l’au-delà

L’ombre de la mort surprend
L’intimité même de nos cellules 
En face des milliards d’ennemis
Gène par gène, ils se défendent 
S’en remettant aux prémices de la vie
Une remontée du temps biologique
Chronique d’une lutte microscopique
Pour lutter contre l’hypoxie,
Libèrent leur dernière énergie
L’apoptose est aux abords
Le grand bal génétique de la mort

Qu’on meurt de vieillesse d’une blessure
ou de stress
La mort a un plan, elle suit un process
Elle prend son temps en savourant son œuvre
Elle s’engouffre dans le corps et c’est l’épreuve
Et elle se pare de couleurs radieuses
La mort a pris le risque d’être lumineuse 
Pour un jour nous au détour,
Puissions l’épier, Chacun son tour.